Le cancer colorectal
Le cancer est défini comme la prolifération non contrôlée de cellules anormales.
Il peut se développer dans n’importe quel endroit du corps. La probabilité qu’une personne développe un cancer est appelée « risque ». Ce risque varie d’une personne à l’autre, et certaines personnes ont un risque plus important de développer un cancer que d’autres. Un élément qui augmente le risque est appelé « facteur de risque ». Plus le nombre de facteurs de risque est grand, plus la probabilité de développer un cancer est élevée.
Citons pour le cancer colorectal :
– le risque augmente avec l’âge.
La plupart des cancers colorectaux apparaissent, chez les hommes comme chez les femmes, au-delà de 55 ans, alors que, dans un contexte de prédisposition héréditaire, ils apparaissent 10 ou 15 ans plus tôt.
– le risque augmente avec certains modes de vie.
La plupart des cancers résulte de l’effet conjugué de facteurs génétiques et environnementaux, tels que les aliments; le risque de cancer colorectal semble en particulier, être modérément augmenté par l’apport de graisses d’origine animale excessivement cuites et/ou une alimentation pauvre en fruits et en légumes. Le manque d’exercice physique et le tabac constituent d’autres facteurs d’environnement associés à une augmentation modérée du risque de cancer colorectal.
– une personne présentant une tumeur bénigne dans le côlon appelée polype adénomateux, ou adénome, a un risque plus élevé de développer un cancer colorectal.
– une personne dont un membre de la famille est atteint de cancer colorectal a un risque augmenté de développer un cancer colorectal.
Le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (cancer colorectal héréditaire sans polypose)
Chez certaines personnes atteintes de cancer colorectal, le facteur de risque principal est la présence d’une mutation c’est à dire une variation anormale dans la composition habituelle d’un gène qui altère son fonctionnement.
Parmi les gènes associés au syndrome de Lynch, les mutations touchent essentiellement deux d’entre eux, qui sont appelés MSH2 et MLH1. Deux autres gènes peuvent être également impliqués, bien que plus rarement, les gènes MSH6 et PMS2. Ces 4 gènes participent à une même fonction dans les cellules, celle d’assurer l’intégrité de leur patrimoine génétique lorsqu’elles se multiplient ;
ils sont appelés les gènes MMR (pour MisMatch Repair, car réparent les mésappariements de l’ADN au cours de la réplication).
La perte de cette fonction entraîne une caractéristique des cellules cancéreuses appelée MSI (pour MicroSatellite Instability) ou RER (Replication ERror).
Cette perte de fonction est la cause d’environ 70 % des cas de syndrome de Lynch.
Il est vraisemblable que plusieurs autres gènes encore inconnus soient associés au syndrome de Lynch. Dans environ 30 % des familles, aucune mutation des gènes connus n’est trouvée.
Le risque qu’un cancer dans une famille soit dû à une mutation de l’un ou l’autre des gènes actuellement connus est important si au moins deux des situations suivantes sont observées:
– le cancer colorectal est présent sur plusieurs générations d’une famille
– l’un des cancers est apparu avant 50 ans
– des personnes ont eu plusieurs cancers, à plusieurs endroits du côlon ou dans un autre organe, comme l’endomètre par exemple ou les ovaires.
Le risque de développer d’autres cancers (estomac, voies urinaires, voies biliaires et intestin grêle) paraît plus élevé dans les familles atteintes de syndrome de Lynch que dans la population générale, mais cette faible augmentation de risque ne justifie pas un dépistage systématique.